DEMANDE DE SOUTIEN AUX HABITANTES DE LA RUE ÉMILE FÉRON, 65
Nous, habitantes et habitants de Saint-Gilles, voisines et voisins, soutenons le collectif de femmes sans papiers qui occupent actuellement une maison située au 65, rue Émile Féron.
De par leur statut, elles n’ont pas le droit de travailler et se trouvent donc dans une situation économique et sociale très précaire. Néanmoins, elles sont très actives et engagées bénévolement dans différentes associations. Elles sont ainsi inscrites durablement dans une dynamique de pleine participation dans la société et de développement de leurs compétences citoyennes.
Dans cette situation, se loger dans des conditions dignes est impayable. Depuis leur arrivée, elles errent de domicile en domicile. Cette instabilité totale impacte très lourdement leur santé physique et mentale. Leur plus grande peur est de n’avoir d’autre choix que de dormir dans la rue, ce qui les exposerait, en tant que femmes, à toutes sortes d'abus.
Pour éviter cela, elles logent soit sur le canapé d’une amie, soit trouvent des solutions toutes plus précaires les unes que les autres, qui bien souvent les mettent en danger.
Accéder à un logement est un besoin vital.
C’est d’ailleurs un droit inscrit dans l’article 23 de la Constitution. Avoir un toit leur apporte plus de stabilité, leur permet de gérer les autres aspects quotidiens de leur vie et, pour certaines, avoir une adresse est une condition nécessaire pour introduire un dossier pour une demande de statut légal. En bref, elles aspirent à une vie décente et normale, tout comme nous.
Un collectif uni pour une vie digne
Ce collectif a fait le choix de vivre en communauté entre femmes pour :
- se protéger des violences masculines,
- pouvoir prendre en main leur vie librement,
- se renforcer,
- et décider par elles-mêmes de leur lutte pour leurs droits socio-économiques.
Leurs démarches et appels restés sans réponse
Avec leur avocat, elles ont proposé, en vain, à plusieurs reprises de rencontrer le propriétaire. L’avocat tente toujours de négocier un délai d’occupation dans cette maison.
Elles ont informé la Commune de leur présence. Un employé du service « Sécurité, hygiène et environnement » est venu sur place et a attesté que le bâtiment était salubre.
Les médiatrices culturelles ont envoyé deux courriers, le 9 octobre et le 19 novembre, à l’attention de Jean Spinette, Bourgmestre de Saint-Gilles, pour l’interpeller sur leur situation. À ce jour, elles n’ont reçu aucune réponse.
Une expulsion imminente
Le propriétaire leur demande de quitter les lieux le 7 Janvier, au cœur de l’hiver. Si elles étaient expulsées, elles risqueraient alors de se retrouver à la rue, avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir pour leur intégrité.
Nos demandes
Nous demandons que M. Jean Spinette, garant du bien-être des habitantes et habitants de sa commune, soutienne ces citoyennes en négociant avec le propriétaire afin qu’elles puissent rester pendant au moins tout l’hiver.
À leur demande, nous invitons le Bourgmestre M. Jean Spinette à prendre contact avec elles pour une rencontre.
English Version
We, residents of Saint-Gilles, neighbors, support the collective of undocumented women who are currently occupying a house located at 65 Rue Émile Féron.
Because of their status, they do not have the right to work and therefore find themselves in a very precarious economic and social situation. Nevertheless, they are very active and engaged as volunteers in various associations. They are thus engaged in long-term efforts toward full participation in society and the development of their civic skills.
In this situation, finding dignified housing is unaffordable. Since their arrival in Belgium, they have been wandering from home to home. This total instability heavily impacts their physical and mental health. Their greatest fear is having no other choice but to sleep on the streets, which would expose them, as women, to all kinds of abuse.
To avoid this, they either sleep on the couch of a friend or find solutions that are even more precarious than the last, which very often put them in danger.
Access to housing is a vital need.
It is, moreover, a right enshrined in Article 23 of the Constitution. Having a roof provides them with more stability, allows them to manage other daily aspects of their lives, and, for some, having an address is a necessary condition to submit a file for a legal status request.
In short, they aspire to a decent and normal life, just like us.
A collective united for a dignified life
This collective has made the choice to live in a community of women in order to:
- Protect themselves from male violence,
- Take charge of their lives freely,
- Empower themselves,
- And decide for themselves their struggle for socio-economic rights.
Their efforts and unanswered calls
With their lawyer, they have proposed, in vain, several times to meet the owner. The lawyer is still trying to negotiate an extension for their occupancy of this house.
They have informed the municipality of their presence. An employee from the “Security, Hygiene, and Environment” service came to the site and confirmed that the building was habitable.
The cultural mediators sent two letters, on October 9 and November 19, to Jean Spinette, the Mayor of Saint-Gilles, to draw his attention to their situation. To this day, they have received no response.
An imminent eviction
The owner has requested that they leave the premises by January 7, on holiday season and in the middle of winter. If they were evicted, they risk being on the streets, with all the consequences that this could have for their safety and integrity.
Our demands
We demand that Mr. Jean Spinette, as the guarantor of the well-being of the residents of his municipality, support these women by negotiating with the owner so that they can stay at least through the winter.
At their request, we invite the Mayor Mr. Jean Spinette to contact them for a meeting.
Les habitants (Femmes sans papiers) du 65, rue Émile Féron et leurs soutiens Contacter l'auteur de la pétition