Lettre ouverte aux parents - Ces mesures qui affectent en premier lieu les élèves et que nous combattons aussi !
Vous souhaitez apporter votre soutien à ce texte ? Vous souhaitez garantir un enseignement de QUALITÉ et ACCESSIBLE à TOU.TE.S ? Vous souhaitez soutenir le combat des personnels de l'enseignement ? N'hésitez pas à signer cette pétition en ligne !
Chers parents,
Ces 27 et 28 janvier, les enseignants se mobilisent avec leurs organisations syndicales pour que l’école reste un droit, pour tou.te.s. Les enseignants agissent pour un métier plus respecté, pour un statut qui les protège, pour défendre un métier qualifié… parce que, ce qu’ils cherchent d’abord, c’est défendre et améliorer la qualité de l’enseignement pour tous, au bénéfice de tous les élèves.
Depuis la rentrée, de nombreuses décisions de la Ministre Glatigny mettent à mal une école de qualité pour tous. Plusieurs de ses décisions ne concernent pas les enseignants en premier lieu mais bien les élèves directement. Elles fragilisent les bases du parcours scolaire des enfants dans le fondamental. Elles suppriment du soutien et de l’accompagnement qui était prévu pour les élèves les plus vulnérables. Elles rendent l’école plus chère pour les familles. Et elles vont exclure de l’enseignement les élèves de secondaire qui étaient déjà les plus fragilisés.
Nous voulons prendre le temps de cette mobilisation pour vous expliquer les raisons de la colère des membres du personnel.
- Une enquête de l’administration a montré que ¾ des écoles ne respectent pas entièrement la législation sur les frais scolaires. Elles demandent des frais illégaux aux parents, n’organisent pas de possibilité d’échelonner les frais, voire ont des pratiques qui font porter le stigmate de la pauvreté sur les enfants. Pourtant, la Ministre Glatigny a suspendu le service de l’inspection des frais scolaires qui organise les contrôles réguliers dans les écoles, et ne compte plus organiser de vérifications proactives des droits des parents et des élèves en matière de frais scolaires dans le futur.
- En novembre, le gouvernement a décidé de ne pas étendre à la 4e primaire la distribution gratuite du petit matériel scolaire nécessaire aux apprentissages aux élèves, alors que le budget nécessaire pour la prolonger était disponible, que les évaluations montraient que ce système de gratuité des fournitures fonctionnait bien, et que c’était bon pour la qualité des apprentissages de base des élèves. Conséquence : 56 000 familles verront leur facture de rentrée scolaire augmenter en septembre.
- Depuis la crise de la covid, la santé mentale des jeunes vire au rouge, à tel point que le décrochage scolaire est passé en quatre ans de 50 000 à 90 000 élèves. C’est presque comme si deux promotions complètes, par exemple tous les 1re et tous les 2e secondaire, étaient en décrochage. Face à cette réalité, la Ministre Glatigny a décidé de reporter un nouveau dispositif d’accompagnement systématique des élèves en risque de décrochage, malgré l’opposition syndicale.
- Alors même que l’entrée en vigueur de ce décret a été reportée et qu’il n’y a pas de suivi des élèves en risque de décrochage, le gouvernement a décidé d’exclure de l’enseignement les élèves majeurs qui ont été en décrochage et qui voudront s’inscrire en 3e et 4e secondaire. Il les renvoie, sans leur donner le choix, vers des structures de formation plus chères (comme l’enseignement de promotion sociale ou les opérateurs régionaux de formation) et pas forcément adaptées à leurs aspirations.
- Pour des raisons d’économies budgétaires, le Gouvernement a décidé que les élèves qui ont un CESS ne pourront plus s’inscrire en 7e TQ, sauf quelques exceptions. Le gouvernement a pris la décision avant même de vérifier par un cadastre si des alternatives étaient possibles (on n’aura un cadastre qu’au printemps et à l’été), et pour les jeunes, les règles changent en cours de jeu ! Certains, après 3 ans dans le qualifiant, ne savent pas aujourd’hui de quoi sera fait demain.
Plus encore, la Ministre ne fait rien face aux inégalités dans l’école. Certaines de ses mesures risquent de les renforcer (nouvelle épreuve externe « Calculer-Lire-Ecrire » en 3e primaire, maintien de la 1re différenciée, concentration d’activités orientantes en 3e secondaire…). Doit-on rappeler que l’enseignement belge francophone est déjà l’un des plus inégalitaires de l’OCDE ?
D’autres projets de la ministre attaquent directement le statut des enseignants. Celui-ci est d’abord et avant tout la garantie d’une égalité de traitement tant pour les travailleurs, les élèves, leurs familles et les écoles qu’ils fréquentent. Demain, la contractualisation des membres du personnel dans un contexte de pénurie aggravée conduira nécessairement à la mise en concurrence renforcée des écoles. Ce n’est pas tout. En supprimant la nomination pour les nouveaux membres du personnel et en imposant le Contrat à Durée Indéterminée, le Gouvernement supprime les protections contre une gestion arbitraire des engagements. Enfin, cette mesure coutera plus cher au gouvernement que le maintien des nominations : c’est une décision idéologique !
La Ministre Degryse a oublié le sens du mot social, et la Ministre Glatigny n’a vraisemblablement jamais su ce que ça voulait dire. Ce sont surtout des élèves fragiles, précaires, vulnérables, de familles défavorisées qui vont être touchés et exclus par ces mesures. Les réformes qui se préparent nous concernent tous, tant elles touchent à notre modèle d’éducation. Le modèle d’éducation que les organisations syndicales défendent ces 27 et 28 janvier est celui où l’enseignant a droit au respect et qui offre à l’élève – chaque élève – un enseignement de qualité.
Voilà pourquoi nous proclamons que l’école est un droit pour tou·te·s !
Organisations syndicales signataires :
CGSP Enseignement – CSC Enseignement – SETCa-SEL
CGSP Enseignement - CSC Enseignement - SETCa-SEL Contacter l'auteur de la pétition