Pétition au Grand Conseil genevois pour le maintien des heures d’histoire au Collège
Suite à la nouvelle ordonnance fédérale qui réorganise la maturité, un projet d’application cantonal réduit considérablement le volume d’heures consacré à l’histoire pour les élèves du Collège de Genève. Le nombre d’heures baisserait de moitié environ et en 3e et 4e, il n’y aurait qu’un enseignement optionnel pour un petit nombre d’élèves.
Cette discipline permet un accès à des savoirs critiques et la construction de connaissances nécessaires à la compréhension du monde contemporain. Les enjeux actuels, politiques, sociaux et environnementaux, les réponses pacifiques à trouver face aux conflits et tensions internationales, l’analyse indispensable des revendications identitaires et mémorielles requièrent plus que jamais l’outillage épistémologique des sciences humaines et sociales en général et de l’histoire en particulier.
La puissante montée des conservatismes et des populismes, avec sa remise en cause du droit international, des droits humains universels, de la rationalité du savoir, des enjeux climatiques et de biodiversité, etc., n'a jamais rendu aussi nécessaire un travail fondé sur les méthodes d'analyse des sciences humaines et sociales et sur les connaissances factuelles de l’histoire.
Préserver un accès pour tou-tes les élèves à une formation historique, à la connaissance du passé de notre communauté, à l’ouverture aux autres contextes nationaux et internationaux contribue à favoriser la participation citoyenne. Transmettre une culture générale fondamentale, inscrire les changements sociétaux actuels dans une perspective diachronique, favoriser la capacité de se décentrer, aiguiser l’esprit critique, tout cela est nécessaire à la compréhension de notre société, du fonctionnement démocratique et des enjeux électoraux. En effet, l’éducation à la citoyenneté, à la responsabilité civique, est la fonction politique fondamentale de l’enseignement d’histoire au secondaire dans une démocratie. En outre, la démarche historienne de critique des sources est irremplaçable pour éduquer nos jeunes aux médias, pour les aider à discerner le vrai du faux, à lutter contre la désinformation, à se forger une opinion et à argumenter le plus objectivement possible.
Dans une perspective humaniste, continuer à transmettre ces outils aux adolescent-es permettrait de répondre aux exigences de la Loi sur l’Instruction publique, qui demande de développer « le sens des responsabilités, la faculté de discernement et l’indépendance de jugement ».
Pétition lancée par des représentant-es de la communauté historienne et des sciences humaines de Genève comptant des membres de « l’Association pour l’Étude de l’Histoire Régionale », de la « Société d’histoire et d’archéologie de Genève », du « Département d’histoire générale » de l’Université de Genève, de « l’Institut universitaire de Formation pour l’Enseignement » de l’Université de Genève, de la « Société suisse d’histoire », de la « Société d’Histoire de la Suisse romande ».
Équipe de didactique de l’histoire et de la citoyenneté de l’Institut universitaire de Formation pour l’Enseignement de l’Université de Genève, Pavillon Mail, 40, boulevard du Pont-d'Arve, 1205 Genève. Ou par courriel : petitionhistoire@gmail.com Contacter l'auteur de la pétition