Pour que la famille Niaz puisse rester en Belgique, là où repose le corps de Laïba.

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Mi juin 2023, Laïba Niaz, 15 ans, brillante étudiante de l’Athénée Royal de Jambes se destinant à la médecine, commence à présenter des symptômes médicaux inquiétants.
Laïba réside depuis 3 ans environs au Centre CR de Jambes avec sa famille, toutes et tous sont demandeurs de Protection Internationale et originaires du Pakistan ;
La famille se compose des parents, de Laïba 15 ans, de deux petites sœurs de 11 et 12 ans, d'un petit frère de 6 ans et de 2 nourrissons de 6 et 30 mois …


Comme dans beaucoup d’autres domaines du non-marchand et plus particulièrement de l’aide aux personnes, les employés et volontaires bénévoles du Centre CR de Jambes fonctionnent tant bien que mal dans l’urgence perpétuelle.
Malgré de multiples condamnations pour manquements aux Droits Humains de FEDASIL, du Secrétariat d’État à la migration et donc du Gouvernement Fédéral, l’accueil migratoire reste désespérément sous financé et manque cruellement de places autant que de main d’oeuvre spécialisée que pour pouvoir accompagner de façon satisfaisante un public particulièrement fragilisé.
Malgré une volonté affichée et indiscutable de l’équipe du Centre CR de Jambes, de gérer le centre pour le mieux et pour se faire de rivaliser d’ingéniosité autant que d’imagination, Laïba sera donc dans un premier temps soignée pour un gros rhume et placée ... sous antibiotiques.


Fin juin, Laïba, hospitalisée avec sa petite sœur de 11 ans, son papa et son petit frère de 30 mois, décède d’une façon violente et rapide !
L’autopsie révélera que Laïba est morte d’une diphtérie fulgurante, maladie contre laquelle tous les enfants belges sont quant à eux vaccinés dès l’âge de quelques mois … mais cette maladie reste cependant encore fréquente chez celles et ceux abandonné.e.s à la rue par FEDASIL (info MSF) par manque de places et de personnel, ces personnes rejoignant ensuite le plus souvent les centres d’accueil sans aucun contrôle médical préalable ni postérieur.


Depuis, le restant de la famille est sortie d’affaire, la petite sœur nous confiait il y a quelques jours «  Le problème, tu sais, c’est qu’ici on ne nous considère pas comme des enfants ! » avant de se promettre de devenir, elle aussi médecin, comme le désirait tant Laïba … Un beau rêve d’enfant !
Malheureusement, depuis plusieurs semaines, toute la famille fait l’objet d’un Ordre de Quitter le Territoire ;
Laïba a été inhumée au cimetière de Belgrade (Namur) et la famille à engagé une plainte auprès des services de police afin de faire toute la lumière sur les responsabilités engagées dans la mort de leur fille aînée.


Pourquoi les enfants et adultes entrant dans le réseau d’hébergement FEDASIL ne sont ils pas vaccinés contre les maladies graves ? Pourquoi ces personnes venant souvent de régions où les conditions sanitaires de vie sont mises à mal par les conflits et la misère ne subbissent-elles pas d’examen médical à leur arrivée en Belgique ? Pourquoi n’y a-t-il pas au sein du réseau d’accueil FEDASIL plus d’attention apportée à l’aspect sanitaire, au sens large du terme, de la vie de ces personnes déjà très fortement malmenées par les aléas de la vie ???
La Justice répondra certainement à ces questions, là n’est pas l’urgence première ;


L’urgence se situe plutôt ici au niveau de l’avenir de la famille Niaz dont les parents voudraient pouvoir demeurer auprès de la tombe de leur fille aînée, voir leur fille cadette relever un défi qui lui est cher et savoir que ses enfants les plus jeunes grandissent en toute sécurité en un pays censé faire la part belle à l’éducation, à la protection des enfants et à celle des plus vulnérables. 


C’est pourquoi, Mme De Moor et vous, mesdames et messieurs les membres de la majorité gouvernementale au fédéral qui vous étiez engagés à ne plus expulser d’enfants en votre accord de début de législature, nous vous demandons aujourd’hui la régularisation immédiate de la situation de l’entièreté de la famille Niaz ;
Ce serait là un geste symbolique fort pouvant faire preuve de la survivance de votre humanité si souvent mise à mal, par les faits, ces derniers temps.

 

( CONTACTS : Collectif de la Parole aux Actes à Gembloux et à la Lisière des 3 Provinces, 

Denis Desbonnet, Eva Walgraeve, Xavier Gabriel ; xavierhamoudidjibril@oulook.fr )  

 

 

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