Condamnez Securail et la SNCB pour violences racistes à la Gare du Nord le 8 août 2025

Le vendredi 8 août 2025, sur un quai de la Gare du Nord à Bruxelles, trois femmes noires — une mère belge, sa sœur et sa nièce venues de Norvège — ont été victimes d’une agression d’une violence inouïe, gratuite, raciste et humiliante, commise par des agents Securail.

Tout commence à Vilvorde, où un automate défectueux les empêche de payer leurs billets avant la montée dans le train. Elles s’adressent immédiatement au contrôleur. Sa réponse est un refus catégorique : pas de vente de billet à bord. Alors même que la loi l’autorise dans ce cas précis. Il accompagne ce refus d’une phrase lourde de sens : « C’est toujours la même chose avec les gens comme vous. »

La mère possède pourtant un abonnement annuel valide. Les deux voyageuses norvégiennes, quant à elles, achètent leurs billets en ligne dès la montée dans le train, après le refus du contrôleur de vendre des tickets. 

A la Gare du Nord, trois agents Securail montent dans le train pour interpeller les trois femmes. Un des trois agents Securail arrivés sur place reconnaît lui-même qu’aucune fraude n’a été commise, que l’achat à bord était légal et qu’aucun motif valable ne justifie une intervention.

Et pourtant, la violence s’abat. Des insultes. Des gestes brutaux. Des corps projetés au sol. Un plaquage ventral à la George Floyd. Des mains menottées dans le dos, sous les yeux de passants choqués. Des blessures physiques, des humiliations publiques, des cris étouffés.

Aujourd’hui, l’une des victimes est alitée, traumatisée au point de craindre pour sa vie. Cette scène rappelle le calvaire mortel de George Floyd ou encore la mort, en février 2025, d’un homme congolais violemment expulsé d’un vol Brussels Airlines.

Ce qui s’est produit n’était pas une “intervention” — puisqu’aucun délit n’avait été commis — mais une attaque délibérée, gratuite, raciste et déshumanisante, où l’on a choisi la force et l’ignorance plutôt que l’écoute et la dignité.

Déjà, certains médias reprennent la version d’un “témoin” — en réalité un agent Securail — selon laquelle l’une des victimes aurait frappé un agent. Une version interne, partiale, qui sert à justifier l’injustifiable.

Ce drame n’est pas un cas isolé. Il s’inscrit dans un problème systémique : le racisme institutionnel. Un racisme qui agit au grand jour, impuni, dans nos gares, nos rues, nos tribunaux. Un système de sécurité qui, au lieu de protéger, opprime, humilie et piétine la dignité humaine.

En Belgique, trop souvent, la police et les services de sécurité blessent, humilient et tuent. Les contrôles au faciès, les insultes, les violences physiques ne sont pas des exceptions : ils sont structurels, invisibles pour certains, insupportables pour ceux qui les subissent, et rarement sanctionnés.

À l’intersection du racisme structurel, du profilage ethnique et de la banalisation de la violence d’État, cette agression en concentre toutes les facettes.

Nous l’affirmons :

• La vérité des faits prime : il s’agit d’une violation des droits et d’une agression injustifiée.
• Nous refusons qu’elle soit minimisée ou effacée.
• Nous porterons la voix de cette mère, de sa sœur et de sa nièce jusqu’à ce que justice soit rendue.

Notre demande est claire : Justice.

Pas comme un geste de concession, mais comme un droit fondamental. Nommer le racisme, le reconnaître, le juger et l’exclure de nos espaces publics.

À toutes les familles, associations, citoyennes et citoyens : Ne laissez pas cette violence devenir la norme. Ne laissez pas l’injustice prospérer dans le silence.

Aujourd’hui, cette famille souffre. Demain, cela pourrait être la vôtre.

Se taire face à l’injustice, c’est lui ouvrir la porte.

Justice pour cette famille.

Zéro tolérance pour la violence raciste.

Le collectif citoyen de soutien aux victimes et leurs familles

Premiers signataires:

1. Estelle Depris (Sans Blanc de Rien)
2. Vinz Kante (Media LIMIT)
3. Bruxelles Panthères
4. Mwasi asbl
5. MRAX

MWASI asbl    Contacter l'auteur de la pétition