Stop à la surcharge administrative des enseignants!!! C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Contacter l'auteur de la pétition

Réaction de Madame Caroline Désir

2024-04-18 16:54:34

Objet : Pétition « Stop à la surcharge administrative des
enseignants »


Madame Stark,


Votre courrier du 4 mars dernier m’est bien parvenu et a retenu toute mon
attention.
J’ai bien pris connaissance de la pétition en ligne que vous avez lancée le 16 février
et qui a récolté plus de 5.000 signatures à ce jour. Le malaise des enseignants
exprimé dans ce cadre me préoccupe.


J’ai conscience que le Pacte pour un Enseignement d’excellence amène son lot de
changements qui impactent votre travail au quotidien.
À cet égard, il convient de reconnaître que les conséquences, sur les équipes
éducatives, de l’arrivée simultanée de plusieurs réformes ont été sous-estimées
par les concepteurs du Pacte.

L’exercice est toutefois délicat puisqu’il s’agit de
concilier deux objectifs en contradiction l’un avec l’autre : d’une part, répondre
dans l’urgence à l’enjeu de réduire les inégalités scolaires qui minent notre
système éducatif depuis plusieurs décennies – ce qui implique de prendre un
ensemble de mesures systémiques faisant évoluer en profondeur tous les pans de
l’enseignement – et, dans le même temps, veiller à la soutenabilité de ces
évolutions sur le terrain.


En tout état de cause, les différentes facettes du tronc commun seront bientôt
entièrement déployées dans le niveau d’enseignement fondamental. Cela signifie
qu’à la fois le nombre et le rythme des réformes s’acheminent vers un net
ralentissement, garantissant aux équipes éducatives un temps nécessaire de
formation, d’outillage et d’échanges.


Je tâcherai de répondre aussi précisément que possible aux différentes
revendications que soulèvent à la fois votre pétition et votre courrier, à commencer
par la surcharge administrative.


J’ai fait de ce chantier une priorité absolue pour les années à venir avec la poursuite
de la dématérialisation, en veillant à davantage centrer les démarches de
simplification au bénéfice des membres des personnels. De plus, il est prévu
qu’une analyse systématique de l’impact administratif de chaque nouveau
dispositif soit menée ; l’évaluation de chacune des réformes déjà en vigueur sera
réalisée en tenant compte de cet aspect.


Concernant plus particulièrement l’outil informatique du DAccE (Dossier
d’Accompagnement de l’Élève), je suis également sensible aux craintes exprimées
relativement à la charge de travail que représenterait sa mise en œuvre – et celle
de l’approche évolutive des difficultés d’apprentissage plus généralement. Or, il
s’agit d’offrir aux écoles un soutien précieux en matière de communication quant
à la situation d’un élève, notamment en cas de changement d’établissement.
Je rappelle que les dispositions relatives aux bilans de synthèse ne doivent être
activées que pour les élèves aux difficultés persistantes.

De plus, de nombreux champs du DAccE sont soit préremplis, soit rattachés à un menu déroulant rapide
et facile à manier. En outre, les différents volets du DAccE sont interconnectés, de
sorte à limiter les tâches de double encodage. Il ne faudra par exemple pas
réencoder les actions mises en place dans le volet « procédure » (volet relatif à
l’introduction d’une procédure de maintien, le cas échéant) puisque ces
informations auront déjà été renseignées dans le volet « suivi de l’élève ».
Vous abordez ensuite la charge inhérente à l’élaboration des plans de pilotage et
la mise en œuvre des contrats d’objectifs. Dans ce cadre, les écoles peuvent
s’appuyer sur les conseillers au soutien et à l’accompagnement de leur fédération
de pouvoirs organisateurs ou de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE).

Elles disposent aussi de moyens supplémentaires pour permettre à certains enseignants
d’exercer, dans leur horaire, des missions collectives essentielles à la mise en place
du pilotage et des actions prioritaires que l’école a choisies.
Je vous informe toutefois avoir chargé mes services de réfléchir, dans le cadre des
prochains dépôts de plans de pilotage, à des pistes d’amélioration de l’outil
« Pilotage », et ce, sur la base des retours de terrain et dans une perspective de
simplification administrative.


Je tiens également à souligner que j’ai donné instruction aux Délégués aux contrats
d’objectifs, dans chaque contact avec le terrain, de rappeler que les contrats
d’objectifs n’engagent aucune obligation de résultat. Ni les écoles, ni les équipes
éducatives ne pourront en aucune manière être sanctionnées parce que tout ou
partie des objectifs d’amélioration ne sont pas remplis.


Concernant la question de l’inclusion, dans l’enseignement ordinaire, des élèves à
besoins spécifiques et du rôle ici conféré aux nouveaux pôles territoriaux, ceux-ci
remplissent deux types de missions :


1. des missions à caractère collectif, pour accompagner les écoles
(d’enseignement ordinaire) coopérantes. Il s’agit, entre autres, d’informer
les équipes éducatives, les élèves et les parents sur les aménagements
raisonnables (AR) et l’intégration permanente totale (IPT), d’aider à la mise
en place des AR, de faciliter les échanges d’expériences entre les différents
partenaires chargés du soutien des élèves, de fournir des outils, etc. ;
2. des missions à caractère individuel, pour accompagner les élèves à besoins
spécifiques, et ce, aussi bien dans le cadre des protocoles d’AR que dans
celui du dispositif d’IPT (pour les élèves issus de l’enseignement spécialisé).
Il revient à l’école d’enseignement ordinaire de contacter le pôle avec lequel elle a
conventionné et de déterminer un partenariat. Les AR relèvent toujours de la
responsabilité des écoles d’enseignement ordinaire. Lorsqu’ils se révèlent être
insuffisants, il reste et il restera toujours possible d’orienter un élève vers
l’enseignement spécialisé.


Vous soulevez également la question de « la gestion des enfants primo-arrivants
et de leurs traumatismes liés à la guerre ».
Effectivement, aux difficultés liées à l’intégration dans le pays d’accueil, il y a lieu
d’ajouter les polytraumatismes générés par le déracinement et l’exil. Ces enfants,
qui n’ont pas ou peu été scolarisés dans le pays d’origine, peuvent être confrontés
à des besoins qui dépassent les missions de l’école, parce qu’ils concernent des
difficultés psychologiques et/ou sociales. Un travail interdisciplinaire mené en
réseau s’avère alors capital ; il est très souvent mené au sein des DASPA (Dispositif
d’Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-Arrivants et assimilés)1
. À telle
enseigne, les équipes éducatives peuvent compter sur le travail de première ligne
mené par les centres psycho-médico-sociaux, en collaboration avec différents
intervenants sociaux locaux.
1 Les écoles peuvent trouver une aide utile auprès du Point de contact pour les questions
liées au DASPA de l’Administration générale de l’Enseignement
(http://www.enseignement.be/index.php?page=25519&navi=2692).


Quant à la question des écrans et de leur impact sur la concentration et la
mémorisation des élèves, je précise tout d’abord qu’en tant que Ministre de
l’Éducation – et donc représentante du Pouvoir régulateur – je ne peux m’immiscer
dans les choix et les pratiques pédagogiques des pouvoirs organisateurs et de leurs
établissements.


Il est certain que l’école doit permettre aux élèves d’acquérir des compétences
numériques et doit mobiliser les potentiels offerts par la technologie pour améliorer
les autres apprentissages. Un exemple d’initiative menée dans ce cadre est la
campagne « Grâce au numérique, je peux… ». Développée par le Service général
du Numérique éducatif, elle a tenté d’exposer la manière dont les outils
numériques peuvent réinventer les façons de communiquer et faciliter
l’apprentissage collaboratif ou encore la gestion de projet, tout en développant les
compétences numériques des élèves.


Ce faisant, je reste convaincue que rien ne remplace un enseignant en classe face
à ses élèves et qu’il y a des compétences qu’il faut continuer à enseigner par des
supports d’autres types que le numérique, en veillant à ce que la place de celui-ci
reste bien cadrée.


En termes d’outillages, en lien avec la mise en œuvre des nouveaux référentiels,
la plateforme « e-classe », créée en 2019, offre des espaces de diffusion, de
partage et de co-construction qui permettent à la communauté éducative de
consulter et d’alimenter la plateforme en outils, dispositifs, pratiques, etc. Des
milliers de ressources sont aujourd’hui disponibles gratuitement, couvrant tous les
domaines d’apprentissage du tronc commun et bien d’autres sujets.


J’en viens, enfin, à la problématique du bien-être des enseignants. Même si
plusieurs mesures ont été initiées pour le renforcer ces dernières années, je suis
convaincue qu’on devra aller plus loin et développer une véritable culture du bienêtre au travail dans l’enseignement. Cet enjeu du bien-être a en effet pris une
nouvelle dimension ces dernières années et il faut tenir compte des besoins accrus
qui ont émergés.


À ma demande, des travaux ont récemment été entamés au sein de
l’Administration afin de déterminer un ensemble de pistes de mesures à court,
moyen et long terme. À court terme, sont ainsi prévus notamment la mise en place
de formations spécifiques à destination des directions ou encore un guide rappelant
certains droits parfois insuffisamment rencontrés des membres du personnel. Les
pistes à moyen et long terme doivent encore être concertées avec les organisations syndicales et les représentants des pouvoirs organisateurs.


Pour ce qui concerne les enseignants qui débutent dans la carrière, des moyens
budgétaires ont été dégagés pour permettre le développement de la « carrière en
trois étapes ». Les membres du personnel expérimentés peuvent ainsi servir de
référents à l’accueil des enseignants débutants et les accompagner dans leur
insertion professionnelle.
Je comprends que certains soient surpris de ne pas avoir facilement accès à un
poste stable eu égard à la pénurie qui touche la Fédération Wallonie-Bruxelles
(FWB). C’est la raison pour laquelle, à mon initiative, une série de mesures ont été
adoptées en juillet 2020, visant à stabiliser plus rapidement cette catégorie de
membres du personnel et à leur donner plus rapidement accès à un statut protégé.


Ces mesures ont été complétées par d’autres mesures encore en décembre 2022,
dont notamment la prise en considération, dans l’ancienneté de service, de toutes
les expériences passées en FWB, que ce soit dans l’enseignement organisé ou
subventionné. L’objectif est ici de décloisonner l’accès à la nomination par réseau
d’enseignement. Il y a donc eu, sur ces questions sensibles, des avancées
significatives.


Pour le surplus, la question des réseaux et de leur fusion nécessiterait une révision
de la Constitution. Il faudrait donc dégager la majorité nécessaire en rassemblant
des partis francophones et flamands alors que très peu de formations politiques
sont favorables à une révision du principe de la liberté d’enseignement. Je dois
toutefois relever un domaine où une collaboration existe : c’est au niveau
pédagogique, avec l’adoption de programmes communs au réseau officiel
subventionné (CECP) et à WBE.


J’espère avoir ainsi pu parcourir bon nombre des préoccupations faisant l’objet de
votre pétition. Je mesure bien que la réussite de la réforme systémique de notre
système éducatif dépende de la soutenabilité des changements qu’elle induit ainsi
que de l’adhésion des acteurs de terrain. J’ai toujours été et je resterai encore
attentive aux malaises exprimés face aux évolutions d’envergure impactant les
habitudes de travail et l’organisation des écoles, même si je dois trouver l’équilibre
entre ces préoccupations et la feuille de route que le Gouvernement m’a fixée.
Je vous prie de recevoir, Madame Stark, mes salutations les meilleures.


Mélanie Stark

Mail envoyé ce lundi 4 mars à Madame Caroline Désir

2024-03-04 17:52:09
Bonjour Madame Désir,

 

Je vous contacte suite à la pétition que j'ai lancée le 16 février.

 

En moins d'un mois, nous avons déjà obtenu plus de 5000 signatures. Si vous prenez la peine de lire les commentaires des profs, vous vous rendrez peut-être compte de la gravité de la situation. 

En effet, des milliers d'enseignants sont à la limite de tomber en dépression ou le sont déjà.

 

L'enseignement est le reflet de notre société qui va mal.

 

J'espère pouvoir vous rencontrer afin de vous parler de notre mal-être et d'essayer ensemble de trouver des solutions par rapport à la surcharge administrative inutile et énergivore; mais pas que...

 

Les enseignants demandent également de l'aide pour:

 

-Gérer les enfants de type 2 et 3. 

-Changer le statut des jeunes profs qui se retrouvent souvent en intérim des années avant d'avoir une stabilité financière.

-La gestion de certains parents de plus en plus agressifs.

-Trop d'enfants à besoins spécifiques par classe. Les pôles devraient être là pour nous soutenir concrètement , nous lister des aménagements raisonnables ne suffit pas.

-Trop de différences de subsides entre les réseaux. (concurrence déloyale entre les écoles et injustices pour les élèves)

-Trop d'écrans pour nos élèves, nous constatons des problèmes croissants de concentration et de mémorisation.

-Des manuels avec prépas pour les nouveaux programmes, surtout en éveil.

-La gestion des enfants primo-arrivants peu ou pas scolarisés ainsi que la gestion de leurs traumatismes liés à la guerre.

 


 


 

Je reste à votre disposition si vous souhaitez des informations complémentaires.

 

Bien à vous,

 

Mélanie STARK

INSTITUTRICE PRIMAIRE

Mélanie Stark

News de la pétition

2024-02-19 22:34:59

Tout d'abord,merci !!

Je me sens à la fois heureuse de cette mobilisation,et triste de voir à quel point nous souffrons tous énormément.

Je compte envoyer bientôt nos signatures à Madame Désir,ainsi que toutes nos autres revendications et solutions possibles à proposer.

J'ai déjà beaucoup d'idées,mais toutes vos suggestions sont les bienvenues.

A très vite😘


Mélanie Stark



Partager cette pétition

Aidez cette pétition à récolter plus de signatures.

Comment promouvoir une pétition ?

  • Partagez la pétition sur votre mur Facebook et dans les groupes liés au sujet de votre pétition.
  • Contactez vos amis
    1. Écrivez un message dans lequel vous expliquez pourquoi vous avez signé cette pétition, car les gens seront plus susceptibles de la signer s'ils comprennent l'importance du sujet.
    2. Copiez et collez l'adresse web de la pétition dans votre message.
    3. Envoyez le message par e-mail, SMS, Facebook, WhatsApp, Twitter, Skype, Instagram ou LinkedIn.



Publicité payante

Nous ferons la promotion de cette pétition auprès de 3000 personnes.

Apprendre encore plus...